A Political Companion to Henry Adams Edited by Natalie Fuehrer Taylor
Political Companions to Great American Authors Series Lexington: The University Press of Kentucky, 2010 Hardcover. xii+271 p. ISBN 978-0813125909. $40.00
Recension de Michel Imbert Université Paris-Diderot
Descendant d’une lignée d’hommes politiques illustres (John Adams, John Quincy Adams), Henry Adams aura été un observateur particulièrement critique des mutations de l’idéal républicain dans une démocratie qui, de son point de vue, était gagnée par la corruption matérielle et morale. S’il ne présida pas aux destinées de la nation, l’homme de lettres qu’il était entendait servir l’État à sa manière ; telle était sa vocation d’intellectuel cosmopolite : ‘Henry Adams practiced statesmanship as a man of letters’ [2]. L’ouvrage collectif dirigé par Natalie Fuehrer Taylor porte sur l’ensemble de l’œuvre d’Henry Adams, non seulement sa célèbre autobiographie et son étude sur l’art médiéval (Mont Saint Michel and Chartres), mais ses œuvres moins connues comme sa monumentale fresque historique, History of the United States during the Administration of Thomas Jefferson and James Madison, ou ses deux romans, Democracy : An American Novel (1880) et Esther (1884). La première partie de l’ouvrage est du reste consacrée à ces deux œuvres relativement méconnues. Deux contributions inédites complètent et nuancent deux articles plus anciens repris ici, celui de Russell L. Hanson et W. Richard Merriman, ‘Henry Adams and the Decline of the Republican Tradition’, qui met en lumière l’apologie de la vertu républicaine par opposition à la poursuite de l’intérêt personnel, et celui de Michael Colarcurcio : ‘Democracy and Esther : Henry Adams’s Flirtation with Pragmatism’. Selon Denise Dutton (‘Henry Adams’s Democracy : Novel Sources of Democratic Virtues’), ce roman à thèse ne se réduit pas à la dénonciation de l’affairisme en politique : By highlighting the vices of Mrs Lee’s principled idealism the virtues of Ratcliffe’s practical politics and the perceptive insights of Sybil’s and Carrington’s common sense and the effective power of their sympathy and compassion, Adams calls our attention to false dichotomies and moves us to transcend them. By exploring these tragic and redeeming aspects of democracy in novel form, Adams pays tribute to the creative democracy. [106] De même, Natalie Fuehrer Taylor revient sur le débat idéologique entre religion et science mis en scène dans Esther (‘The Flowers of Freedom or the New Tyranny : Science, Art and Religion in Henry Adams’s Esther’). Elle souligne les allusions au personnage de Hawthorne, Esther Dudley : ‘Like Mistress Dudey, who lived to see “a new race of men” supplant colonial rule, Esther Dudley witnesses science supplant the rule of religion’ [135]. La deuxième partie de l’ouvrage ‘The Search for Lost Faith’, inclut, outre une présentation de Henry Steele Commanger qui fit autorité en son temps, un article inédit de Richard Samuelson (‘The Politics of Scientific History’) ainsi que celui de Patrick J. Deneen (‘Mont Saint-Michel and Chartres : From Unity to Multiplicity’) qui remet utilement en cause quelques idées reçues :
Thus one might refine Adam’s formulation to be anexploration of how unity derived from a multiplicity of views in the Middle Ages, and – by contrast – how a multiplicity of experience arose from a unity of scientific understanding in the modern age. Far from describing a “descent” from unity to multiplicity in the pages of Mont-Saint-Michel and Chartres, Adams depicts a deeper unity amid the “mulitiplicity” he contrasts with the “multiplicity from unity” of the modern scientific and technological age. [174] Ou encore : ‘Against the grain of his age, he defended the liberty of the pluralistic unity against the enforcement of modern unity that demolished diversity and sowed meaninglessness and uncertainty in its wake’ [188]. L’ouvrage inclut une longue contribution de James P. Young (‘History, Science, and Politics : A Lifetime’s Education’), déjà publiée en 2001, et se clôt sur l’article posthume de Wilson Carey Mc Williams. Ce recueil d’articles sous la direction de Natalie Fuehrer Taylor, confrontant des études marquantes et d’autres novatrices et manifestement très informées, est, somme toute, une excellente mise au point sur les différentes prises de position d’Henry Adams sur le plan politique au fil de son œuvre.
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