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G.K. Chesterton, Essential Writings, Modern Spiritual Masters
William Griffin

Orbis Books, Maryknoll, N.Y., 2003.
$15, 175 pages, ISBN 1-57075-495-0.

Alain Blayac
Université de Montpellier 3

Ce nouveau titre de la collection Modern Spiritual Masters consacré à G.K. Chesterton ne dépare pas dans une liste où figurent nombre de penseurs religieux du XXème siècle, de Teilhard de Chardin à Thomas Merton en passant par Anthony de Mello et Edith Stein.

La collection a pour vocation de publier des œuvres « qui éclairent l’esprit, nourrissent l’âme et interpellent la conscience ». C’est dire que, par delà les apparences, elle a l’ambition de s’adresser à un large public et l’incorporation de Chesterton correspond pleinement à cette politique éditoriale.

L’introduction de W. Griffin « Introducing Humor into the Divine » témoigne de cette préoccupation centrale qu’étoffe un didactisme engagé dans le choix des textes présentés, qui répertorient ce que le rédacteur nomme « les habitudes de Chesterton » : celles du cœur, de l’esprit, de l’âme, celles aussi d’observation, de discernement, de foi, de débat, le tout marqué au coin d’une méthode on ne peut plus cartésienne qui séduira les esprits rationnalistes mais pourra décontenancer ceux qui espèreraient véritablement pénétrer les subtilités de la pensée et de l‘univers de l’auteur.

Les textes de Chesterton, encadrés par une introduction déjà citée et une Postface intitulée The Last Words (qui clôt le débat bien connu « Do We Agree ? » entre Chesterton et G.B. Shaw), rassemble des écrits centraux dans les préoccupations de Griffin.

Celui-ci, dans une introduction de quelque quarante pages, adopte un ton familier qui ne manque pas de surprendre. C’est sans doute la rançon d’un genre simplificateur, voire réducteur, où Chesterton est présenté en « tranches » plus ou moins arbitrairement découpées, et censées reconstituer, une fois recousues, son entière personnalité (« How he Appeared, How he Behaved, How he Wrote »). Le lecteur critique n’en reste pas moins sur sa faim, cf. « Chesterton wrote in a vague and personal way » [p. 17], car l’ensemble n’apporte guère de révélation ni ne fait preuve de profondeur de vues, cf. « This is a biographer in need of help » [p. 20], ni de l’indulgence, voire de la compréhension véritables que l’on serait en droit d’attendre, cf. « Paradoxically, its his religious writing that’s pulling the weight today and, amazingly, his appeal spans the Christian denominational spectrum » [p. 26].

Sans commentaire...

Faut-il ajouter que le lecteur souhaiterait souvent des analyses plus précises assorties de commentaires mieux argumentés ? En quelque sorte un ouvrage d’initiation qui ouvre un certain nombre de perspectives que le lecteur sera libre d’approfondir ou de justifier.

La conclusion The Last Word définit les trois vertus majeures, si l’on en croit l’auteur, de Chesterton : « Paradoxe, Humilité, Hilarité », simplification qui reste largement insuffisante pour emporter l’adhésion du lecteur ou l’éclairer sur la véritable nature d’un auteur moins superficiel que l’ouvrage ici analysé ne le laisse entendre.

 

 

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